RÉSIDENCE LA GRAVETTE À MARMANDE

MISSION D’ÉTUDE / BUDGET : 16 303 643 €

Le logement social a connu bien des formes à travers les époques. Modernes et attractives de nos jours, les constructions des années 60 l’étaient un peu moins. Les fameuses barres HLM alors très en vogue répondaient surtout à des impératifs fonctionnels et quantitatifs. On en trouve l’un des meilleurs exemples à Marmande, sur le secteur Baylac-La Gravette, identifié par l’État comme l’un des quartiers les plus pauvres de France. C’est d’ailleurs à ce titre que l’immense complexe bénéficie d’importants fonds publics de l’Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU). Les chiffres autour de la résidence La Gravette sont impressionnants : 6 hectares, 13 bâtiments, 320 logements… À l’échelle d’une ville comme Marmande, c’est considérable. Très attaché à la modernisation de son parc, le bailleur social lotet- garonnais Habitalys s’est donc attelé aux côtés des collectivités au montage d’une opération de très grande envergure sur ce site, s’étalant sur plusieurs années, avec l’ambition de faire enfin entrer cette résidence dans le XXIe siècle..

LE DÉFI DE L'ARCHITECTE

MAXIME LEYMOND – ARCHI CONSEIL

« La particularité de ce projet réside dans ses dimensions complètement hors normes. On est à la croisée de plusieurs ambitions, symbolisées par les différents niveaux d’interventions. Il y a d’abord l’échelle de l’habitant, dont il faut individuellement améliorer les conditions de vie. Il y a ensuite l’échelle du quartier : comment vit-on au sein de la résidence ? Et enfin, l’échelle de la ville avec le besoin de nouvelles perspectives et une valorisation globale de l’image urbanistique. Il faut pouvoir concilier tout ça dans la même enveloppe budgétaire. On a donc abordé ce chantier avec plusieurs angles d’attaque. On avait bien évidemment le souhait de donner un aspect plus contemporain aux façades. On a utilisé les mêmes matériaux pour l’ensemble du site, à l’image des bardages métalliques aux reflets dorés, et dans le même temps appliqué un traitement différent pour chaque bloc afin de casser la monotonie, en particulier sur le bâtiment central. Les entrées sont remises en scène avec des halls traversants. Le stationnement a été déplacé sur les extérieurs pour faire ressortir la dimension végétale. Toujours en vue de s’ouvrir sur l’extérieur, de nombreuses terrasses ont été construites un peu partout. Tout a été fait pour que la population se sente invitée à entrer en ces lieux. À l’intérieur, il est question d’accessibilité avec des ascenseurs supplémentaires, de performances énergétiques et de confort thermique avec l’utilisation de la géothermie et une meilleure isolation, et enfin d’une remise aux normes électrique et sanitaire. C’est un chantier long et difficile car il se fait en pleine occupation mais un magnifique défi à relever. »

Bruno Guinandie, directeur général d’Habitalys