COLLÈGE DE CASTILLONNÈS

JUIN 2020 / BUDGET : 2,9 M€

À la pointe nord du département, à quelques encablures seulement de la Dordogne et loin de toute agglomération, Castillonnès reste une fierté du Lot-et-Garonne. Et l’investissement consenti pour la rénovation de son collège Jean-Boucheron, l’un des plus anciens du territoire, est une preuve que le village n’est pas abandonné à son sort, bien au contraire. Avant même le démarrage de son ambitieux « Plan collèges 2020-2025 », le Conseil départemental s’est engagé dans une rénovation massive de cet établissement qui accueille plus de 200 élèves et une communauté éducative très impliquée. Ce chantier s’inscrit également dans un autre dispositif innovant puisqu’il est le tout premier collège à bénéficier d’un réseau de chaleur communal alimenté à la biomasse. À l’instar de l’école maternelle et élémentaire, l’Ehpad, la crèche et bientôt la maison de santé, l’établissement Jean- Boucheron est alimenté par une importante chaudière à granulés de bois située à l’entrée de la ville qui se veut à la pointe en matière d’écologie.

LE DÉFI DE L'ARCHITECTE

PAUL VO VAN – BLV2 ATLANTIQUE

« Ce collège présentait de nombreuses difficultés. Il était vraiment vieillissant, peu accessible, implanté sur un terrain très pentu et globalement mal conçu. La circulation à l’intérieur était très complexe, presque labyrinthique. Il fallait donc procéder à une totale remise à plat. La restructuration a été tellement lourde que l’on se rapproche d’un établissement neuf mais avec un coût au mètre carré très bas, quasi record. Afin d’améliorer la desserte des différentes salles, nous avons créé des accès par l’extérieur avec des galeries qui longent le bâtiment. Du coup, nous avons pu agrandir ces mêmes salles en prenant sur les couloirs intérieurs inutilisés dans ce nouveau schéma. Étant très attaché aux aspects énergétiques et bioclimatiques, je me suis beaucoup focalisé sur l’utilisation du soleil. Sur la façade sud, on peut voir un brise-soleil en douglas non traité, qui peut paraître simple en apparence. En réalité, c’est un élément passif déterminant dans la qualité de vie ressentie dans ces espaces qu’on a voulu très largement vitrés. Il a été élaboré de manière très fine et scientifique pour maximiser les apports solaires en hiver et protéger de la chaleur en été. On a ainsi un éclairage naturel, reposant et non pas agressif. Grâce à l’isolation par l’extérieur qui complète le dispositif, on obtient d’excellentes performances. La résille métallique des escaliers et de la cage d’ascenseur répond à cette même logique de combiner protection, transparence, facilité d’entretien et accessibilité. On a aussi créé des logements pour le principal et les professeurs. »

Elisabeth Brouzes, principale du Collège de Castillonnès