RESTRUCTURATION DU LYCÉE PALISSY À AGEN

AOÛT 2016 / BUDGET : 1,6 M€

L’un des plus beaux établissements de toute la région… Les anciens élèves, parmi lesquels beaucoup de figures locales, comme les personnes qui y travaillent ainsi que les visiteurs de passage s’accordent à le dire. Au-delà même de l’aspect éducation, le lycée Bernard-Palissy est un véritable monument de la ville d’Agen et du Lot-et-Garonne. Dix longues années ont été nécessaires pour sa construction, entre la pose de la première pierre par Sadi Carnot en personne, alors Président de la République, et son inauguration en 1893. La suite fut jalonnée de péripéties. Par deux fois, lors des grands conflits mondiaux, le lycée fut transformé en hôpital militaire. Du haut de son impressionnant promontoire de terre de plusieurs hectares destiné à le protéger des crues de Dame Garonne, il règne sur le quartier de Jayan. À plusieurs reprises dans son histoire, l’établissement a fait l’objet de campagnes de travaux pour offrir à ses quelques 1300 élèves le meilleur cadre d’apprentissage possible. La dernière d’entre elles s’est déroulée en 2015-2016 avec de belles améliorations à la clé.

LE DÉFI DE L'ARCHITECTE

DENIS POMPEY
PATRICK TEDO

« Au-delà de certaines opérations principalement techniques comme la mise aux normes de l’accessibilité générale ou le désamiantage de certains bâtiments, nous avons eu pour mission de créer de nouveaux espaces. Ce fut notamment le cas avec la salle de musique, suite d’ailleurs à une précédente réalisation au collège Ducos-du-Hauron. On a cette fois pu aller encore plus loin. Exit l’ancien auditorium et son temps de réverbération tellement catastrophique qu’il servait à la fin pour de la… musculation. On a scindé l’espace en deux avec, d’un côté, une salle dédiée à la MAO (ndlr, musique assistée par ordinateur) propice à la création et, de l’autre, une salle de répétition pour l’orchestre et la chorale. Nous avons pu travailler avec un acousticien, installer un équipement audio performant et mettre en place du mobilier aussi bien adapté à la tenue des partitions qu’aux études. À côté de ça, il y a eu la restructuration complète du Pôle sciences dans une extension datant de 1975. Il a été conçu de manière à favoriser la pluridisciplinarité. Les faux-plafonds sont supports de technique, avec un voile horizontal qui donne une impression de respiration. Enfin la salle d’études est sûrement l’un des éléments les plus marquants de cette rénovation. Encore une fois, l’acoustique était épouvantable, faisant vivre un enfer aux surveillants. Comme on avait réussi à faire d’importantes économies dans le budget en passant d’une toiture ardoise à une toiture tuiles, on a pu se permettre une création très originale avec un plafond en bois de forme convexe, rappelant une coque de navire. L’atmosphère qui en découle est très particulière, le silence s’installe de lui-même. »

 

Denis Pompey, architecte