1988
Si les lycéens lot-et-garonnais obtiennent chaque année de très bons résultats au baccalauréat, leur réussite dans les études supérieures n’a rien de comparable. Les contraintes de l’éloignement et le coût de la vie dans les grandes métropoles sont des freins qui peuvent être combattus avec des centres universitaires de proximité comme celui du Pin. Grâce à l’impulsion donnée en 1988 par les élus Jean François- Poncet, Georges Ricci et Paul Chollet, avec le tout premier directeur Antoine Vialard, le département d’études juridiques a vu le jour à Agen, suivi des DEUG d’anglais et d’espagnol. Cela a ouvert la voie à d’autres cursus sur le territoire. La « fac » du Pin s’est, elle aussi, étoffée avec le temps, toujours autour du droit, des langues (anglais et LEA) mais aussi de l’économie (AES) et même de la médecine (PASS). En 2021, le nombre d’étudiants inscrits s’élevait à 885, marquant une spectaculaire évolution par rapport aux années précédentes, confirmant ainsi l’engouement pour ces centres universitaires à taille humaine. La commune et l’agglomération profitent quant à elles du dynamisme de la vie étudiante et d’un vivier de talents pour les entreprises locales.
LE DÉFI DE L'ARCHITECTE
PATRICK TEDO
DENIS POMPEY
« Il faut savoir qu’avant le centre universitaire, il y avait des abattoirs désaffectés, sordides et repoussants. Tout l’enjeu était de transformer l’image de ce lieu, sans en changer l’enveloppe. On a conservé les deux bâtiments datant du milieu du XXe siècle mais curé intégralement l’intérieur en construisant, en plusieurs étapes, deux amphithéâtres de 400 et 200 places, des salles de classes, des bureaux administratifs, une bibliothèque et le restaurant La Péniche… Partout où l’on pouvait, on a fait rentrer la lumière afin de rendre l’endroit plus agréable. Dans l’imaginaire des étudiants comme des Agenais, cette transformation a vite été acceptée au point que beaucoup de gens ont oublié ce qu’il y avait avant. Cette faculté rompait par ailleurs avec les codes de l’époque, où tout le monde rêvait de grands campus à l’américaine, isolés du reste. Le pari était ici, au contraire, d’intégrer cette jeunesse dans le cœur de la cité, entre la gare et le port d’Agen. Un pari réussi à bien des égards. »